Les écrits de la rose.
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Les écrits de la rose.
Bonjour !
Ici seront regroupés la plupart de mes écrits, j'espère que certains d'entre vous auront le courage de les lire et de les commenter n_n.
Je n'en mets qu'un seul pour l'instant, c'est mon plus récent.
Je rajoute un court poème, il n'est pas écrit selon les règles par contre :
Ici seront regroupés la plupart de mes écrits, j'espère que certains d'entre vous auront le courage de les lire et de les commenter n_n.
Je n'en mets qu'un seul pour l'instant, c'est mon plus récent.
- Spoiler:
- «…
Et vous, Ô notre roi,
Votre bonté et votre grâce nous guidera »
Le poème s’acheva sous un tonnerre d’applaudissements, le souverain hocha la tête d’un air satisfait, visiblement la nouvelle composition lui plaisait beaucoup. Elle vantait, comme toutes les autres, les nombreuses qualités du roi et de sa cour, et c’est de cette façon que la jeune poétesse s’était attiré les faveurs de la noblesse, elle qui pourtant venait d’un milieu très modeste. Tout semblait idéal dans la vie de Sophia, cette demoiselle regorgeant de talent. Elle s’était découvert un don pour l’écriture à l’âge de onze ans, ce dernier s’améliora à une vitesse impressionnantes et désormais, elle se rendait régulièrement au château de Versailles, résidence privée du roi Louis XV, pour lire devant la Cour ses nouvelles œuvres. Considérée comme « La Princesse des vers », elle n’avait eu aucun mal à trouver sa place parmi les nombreux poètes masculins présents au château, elle devint même une des favorites du Cheval Blanc. Néanmoins, malgré les avances discrètes mais bien présentes de Louis XV, la jeune fille refusait d’être pour lui une maîtresse de plus. Elle avait décidé de se consacrer entièrement à son art, délaissant le rôle de femme au foyer qui lui était destiné, cette décision déplut d’ailleurs beaucoup à sa famille qui ne comprenait pas l’intérêt que trouvait Sophia à la poésie, qui selon ses parents ne lui permettrait pas d’être comblée et de fonder une famille. Mais ce n’était pas ça qu’elle voulait, elle ne désirait qu’une chose : être libre de ses actes, et désormais son souhait était exaucé. Même les riches toilettes et les beaux vêtements qui lui étaient offerts ne l’intéressaient pas. Elle préférait de loin les superbes livres à la reliure d’or, source inépuisable d’inspiration royale, ainsi que les plumes qui lui permettaient de composer de nouveaux vers en l’honneur du roi.
La vie de Sophia était d’une perfection déconcertante donc, mais ton bonheur est éphémère, et celui de la poétesse fut de bien courte durée…
En effet, le Cheval Banc se découvrit assez soudainement une passion pour le théâtre et, trouvant le lyrisme de la demoiselle trop strict et ennuyeux, décida de se séparer d’elle. Âgée de seulement dix- neuf ans, Sophia se retrouva seule, sans logement ni argent, avec pour seuls bagages quelques vêtements ainsi que ses précieux recueils de poèmes. Même ses parents l’avaient reniée, il n’y avait personne, personne pour avoir pitié d’une pauvre poétesse déchue. Pourtant elle n’avait jamais souhaité une telle chose alors pourquoi ? Pourquoi le sort s’acharnait-il ainsi sur elle ? Peut-être parce que c’était son destin, de devenir ce qu’elle est devenue…
Pendant plusieurs jours, Sophia séjourna d’auberges en auberges, cherchant désespérément à travers tout Paris un endroit qui pourrait l’accueillir. Finalement, elle tomba par hasard sur un petit atelier abandonné mais en bon état, celui-ci se situait dans un quartier de la ville peu apprécié, où se réunissaient prostituées, trafiquants d’armes et de drogues, malades mentaux dont l’asile ne voulait pas, et tant d’autres…Pourtant la jeune fille décida tout de même de s’installer dans cet endroit, en attendant de trouver un véritable logement, mais elle savait que ce serait très difficile : elle n’avait presque plus d’argent et était désormais la risée de tous les bourgeois. Elle était déjà sûre que son nom figurait sur de nombreux journaux parisiens, qui racontaient en déformant malheureusement la réalité son expulsion du château.
La poétesse constata que des sentiments qu’elle ne connaissait à peine l’habitaient : de la honte, de la colère, et surtout de la haine, de la haine envers ce roi qui considèrent les poètes comme des objets qu’on prend et que l’on jette à sa guise, de la haine envers sa Cour qui obéissait bêtement à chacun de ses ordres et qui attestait sans réfléchir chacune de ses décisions, de la haine envers la race humaine qui était cruelle et idiote. Prise d’un excès de colère, elle ouvrit sa valise et en sortit tous ses recueils de poèmes qu’elles commença à déchirer. Les pages noircies d’encre virevoltèrent un peu partout dans la pièce, tapissèrent le sol tant elles étaient nombreuses. Pourtant Sophia continuait, elle continuait à déverser sa répulsion et son dégoût jusqu’à qu’il ne reste plus aucun livre. Enfin, après une quinzaine de minutes, la demoiselle s’assit sur un fauteuil, presque totalement calmée, sa haine était désormais canalisée et elle allait pouvoir laisser son lyrisme reprendre le dessus sur ses émotions ; mais cette fois ses poèmes ne seraient pas en l’honneur du roi, non…
L’horloge sonna vingt et une heures, Sophia s’installa sur l’inconfortable chaise et posa une feuille d’une blancheur parfaite en face d’elle. L’inspiration, elle arrivait, oui, bientôt la jeune fille allait écrire sa plus belle œuvre, mais cette fois plus de mensonges, seule la vérité était importante…Alors qu’elle s’apprêtait à rédiger le premier vers, elle constata qu’elle n’avait pas d’encre, ses yeux s’embuèrent de larmes, pourquoi fallait-il que ça lui arrive maintenant ? Pourquoi ? Comment faire pour écrire alors que toutes les boutiques étaient fermées ? Tandis qu’elle s’apprêtait à sombrer dans un profond désespoir, elle entendit un rire venant de l’extérieur, celui d’une catin, certainement. Soudain une pensée insensée lui traversa l’esprit : le sang était-il une bonne encre ? La seule manière de le savoir était de s’en assurer, évidemment.
Sophia saisit son poignard qu’elle cacha dans un des plis de sa robe, puis elle sortit furtivement de l’atelier pour commencer à suivre la jeune femme, elle avait vu juste : c’était une prostituée. La rue était déserte, les réverbères étaient éteints, seuls les pas de la courtisane résonnaient entre les murs de briques sombres. La demoiselle s’avança, son arme appuyée contre sa poitrine, et lorsqu’elle ne fut plus qu’à une vingtaine de centimètres de la catin, elle bondit sur elle et en une fraction de secondes, la lame pénétra dans son cœur. Aucun son ne sortit de la bouche de la victime, ce qui arrangeait bien la poétesse étant donné qu’aucune alerte n’était donnée. Elle observait d’épais filets de sang s’écouler de la blessure, ainsi elle se hâta de traîner le cadavre jusqu’à son atelier pour recueillir le précieux liquide. Remarquant que des traces rouges persistaient sur les pavés, la jeune fille tentait de les effacer avec un seau d’eau et une brosse, heureusement pour elle cette opération fut un succès et elle avait réussi à obtenir ce qu’elle voulait. De toute façon qui se souciait de la vie de cette pauvre fille ? Personne, certainement…
La poétesse imbiba la pointe de sa plume de quelques gouttes de sang, puis elle commença à écrire, les mots apparurent très facilement, le papier semblait adorer cette nouvelle encre et en l’espace d’une dizaine de minutes, trois strophes étaient déjà rédigées. Pourtant Sophia sentait que quelque chose n’allait pas, son inspiration s’envolait un peu plus au fil des secondes et le papier semblait de moins en moins réceptif. Mais elle comprit bien vite ce qui clochait dans la rédaction de ce poème : c’était la nature du sang. Il ne pouvait être qu’impur et sale, puisqu’il appartenait à une fille de joie, mais tout problème a une solution, et la demoiselle comprit bien vite que ce qu’il fallait, c’était le sang de vierges, et seulement ça…
Une semaine plus tard…
Les cadavres de jeunes filles vierges s’accumulaient dans l’atelier qui au fil des jours avait pris une allure de morgue. Les corps étaient éventrés, torturés et égorgés. Les feuilles débordant de cette encre rouge étaient accrochés au mur, Sophia avait composé un étrange poème en l’honneur de Satan lui-même, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle découvrit qu’elle n’avait plus aucune feuille de papier… ? Mais ce n’était pas un problème, car désormais la jeune fille gravait ses psaumes maudits sur le corps de ses innocentes victimes, en choisissant ceux qui étaient le moins abîmés pour ensuite les empaler au mur, les unes après les autres. Leur visage, leur cou, leurs seins, leur ventre, leurs cuisses et leurs pieds étaient recouverts de lettres dont s’écoulaient de minces filets de sang. Un sourire démoniaque se dessina sur le visage de la poétesse devenue propagatrice des volontés du Diable : il ne lui restait plus que deux vers à écrire, mais un important problème se posait à elle, elle n’avait plus aucun cadavre à scarifier, tous étaient accrochés aux murs et le peu qui n’y était pas était en trop mauvais état pour servir de support au lyrisme meurtrier de Sophia.
Mais les ennuis ne s’arrêtèrent pas ici, car la demoiselle entendait clairement des pas se rapprocher de l’atelier, ils étaient lourds et nombreux, ce ne pouvait être que des policiers parisiens. Ainsi ses funestes agissements n’étaient plus secrets, et aucun moyen de s’échapper ne s’offrait à elle, alors que son œuvre était presque achevée, alors qu’elle avait enfin atteint son ultime objectif…La poétesse regarda autour d’elle mais il n’y avait aucune solution : elle était piégée. Néanmoins, l’envie de finir sa composition surpassait son instinct de survie, et c’est sans hésiter qu’elle arracha le tissu de sa robe et que, du bout de son poignard, elle grava sur son corps les derniers mots de son macabre poème. La douleur était insupportable mais elle devait résister, résister jusqu’à ce qu’elle signe de son propre sang. Certes désormais la folie s’était emparée d’elle, mais sa chair encore pure était le support idéal du mot de fin. Sa signature faite, Sophia lâcha son poignard, son âme quittait peu à peu son enveloppe charnelle affreusement mutilée. C’est avec un sourire victorieux qu’elle abandonna ce monde qu’elle haïssait tant, elle savait que désormais elle rejoindrait celui qui était le sujet de sa plus belle œuvre.
Quelques secondes plus tard, les policiers fracassèrent la porte et entrèrent dans l’atelier. L’odeur nauséabonde des dépouilles s’empara en un instant de leurs narines, et c’est avec dégoût et écœurement qu’ils découvrirent toutes ces jeunes filles massacrées sans aucun regret. L’un des hommes remarqua le corps de la poétesse à terre, un poignard serré dans la main droite et un sourire inquiétait scotché aux lèvres. Les policiers, effarés, entamèrent la lecture du sinistre poème :
« Mon cœur bascule dans une triste pénombre
Je n’ai qu’un souhait : rejoindre l’autre monde
Et désormais je le sais, seul Satan
Pourra me sauver de mes tourments
Je ne suis qu’une simple poétesse
Autrefois considérée comme une princesse
Désormais tombée au rang d’artiste déchue
Ayant pour seul domicile les sombres rues
Pourquoi le roi est-il si cruel ?
Pourtant, il m’avait dit que j’étais belle…
Il me comptait même parmi ses favorites
Et c’est à moi que revenait tout le mérite
Mais peu de temps après il y eut le théâtre
Art que désormais le souverain idolâtre
Il se lassa rapidement de la poésie
Et par conséquent, de moi aussi…
En un rien de temps, ma vie devint un Enfer
Je n’avais plus rien à faire sur cette terre
Et aujourd’hui, j’exprime ma haine
En composant cette œuvre pérenne
On m’a souvent dit que le temps
Etait le seul remède au mécontentement
Pourtant, je ne peux exprimer ma souffrance
Qu’en guidant les pas de cette macabre danse
Ma bienveillance s’envole comme les pétales d’une rose
Et cette folie grandissante, non rédigée sous forme de prose
Me rend chaque jour un peu plus solitaire
Mon âme s’enfonce dans sa propre colère
Désormais je le sais, seul toi, démon
Peut comprendre ma naissante passion
Seul toi peut sauver mon talent décadent
Et ces derniers mots sont écrits de mon propre sang »
Sophia Autumn
C’est ainsi que s’achève la triste histoire de la poétesse déchue, qui marquera l’histoire de Paris par sa volonté à terminer son œuvre, cette volonté qui l’aura poussée jusqu’au suicide, et il ne fallut pas beaucoup de temps pour que d’autres fidèles serviteurs du Diable suivirent la voie de Sophia, allant parfois même jusqu’à l’imiter…
Je rajoute un court poème, il n'est pas écrit selon les règles par contre :
- Spoiler:
- Bienvenue dans le conte de fée
D’une jeune fille à l’esprit torturé
Habitée par mille souffrances
L’âme sombrant dans la décadence
Son existence n’est faite que d’ennui
Chaque jour elle quitte un peu plus cette triste vie
Rejoignez la valse de cette princesse
Réduite au rang de simple poétesse
Les humains sont des êtres détestables
Vivant dans un univers exécrable
Et entrez dans ce monde
Où tous les espoirs s’effondrent
Dernière édition par Little Rose le Ven 18 Jan - 18:57, édité 1 fois
Little Rose- Baka'Noob
- Messages : 9
Date d'inscription : 21/12/2012
Re: Les écrits de la rose.
ton récit m'a vraiment transporté ! Une petite inspiration pour jack l'éventreur ? par contre quelques détails me perturbent: si elle a onze ans quelle âge a t'elle quand l'action se déroule ? je trouve onze ans bien trop jeune . c'est pour cela que je te demande. Mais j'aime la façon dont le désespoir la pousse au crime et devient une sorte de tueuse en série pour écrire son poème . c'est très noir mais très pur en même temps . Que serait 'elle devenue si elle avait accepter les offres de Louis ? J'ai hâte de lire les autres nouvelles !
Lauran- Baka'Senseï
- Messages : 161
Date d'inscription : 08/10/2012
Age : 29
Localisation : neverland
Re: Les écrits de la rose.
Merci pour ton avis Lauran.
Onze ans est l'âge auquel elle s'est découvert un talent pour l'écriture, mais dans ce récit elle a une vingtaine d'années, et en effet je m'inspire de Jack l’Éventreur ainsi que d'un manga du nom de "Chevalier d’Éon".
Si elle avait accepté les avances de Louis elle serait sans doute devenue une de ses femmes, tout simplement x].
J'en ai fait pas mal d'autres, je les ajouterais très bientôt n_n.
Onze ans est l'âge auquel elle s'est découvert un talent pour l'écriture, mais dans ce récit elle a une vingtaine d'années, et en effet je m'inspire de Jack l’Éventreur ainsi que d'un manga du nom de "Chevalier d’Éon".
Si elle avait accepté les avances de Louis elle serait sans doute devenue une de ses femmes, tout simplement x].
J'en ai fait pas mal d'autres, je les ajouterais très bientôt n_n.
Little Rose- Baka'Noob
- Messages : 9
Date d'inscription : 21/12/2012
Re: Les écrits de la rose.
je ne pense pas qu'elle serait devenue une de ces femmes car il n'avait droit qu'à une seule femme légitime mais une de ces favorites un objet de passion durant quelques temps puis il l'aurait rejeté et elle aurait connue plus ou moins la même décadence en regrettant d'avoir pervertie son corps et d'avoir délaisser ces écrits auquel elle essayerait probablement de se remettre en vain *^* , Je ne connais pas le chevalier d'Eon ,encore une chose qu'il me faut découvrir , Merci pour tout ces éclaircissement
Lauran- Baka'Senseï
- Messages : 161
Date d'inscription : 08/10/2012
Age : 29
Localisation : neverland
Re: Les écrits de la rose.
Waouh je suis impréssionée Maumau, tu écris vraiment super bien, j'ai adoré ton histoire, ton style; en bref tout x). ça y est tu a une nouvelle fan :p. Je vais de ce pas lire ce que tu avais mis sur facebook que j'avais déjà croiser sans les lire .
AliChat- Baka'Noob
- Messages : 41
Date d'inscription : 08/10/2012
Re: Les écrits de la rose.
Tu écris très bien!
J'aime beaucoup ton poème. En plus je ne suis pas toujours fan des règles de la poésie, donc je trouve ça bien
J'aime beaucoup ton poème. En plus je ne suis pas toujours fan des règles de la poésie, donc je trouve ça bien
LuccaZwillinge- Baka'warrior
- Messages : 134
Date d'inscription : 08/10/2012
Age : 30
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